De nombreuses personnes sont touchées par un coup de fatigue en début d’après-midi. Et ce, même si elles ont bu un café fort au dîner, si elles n’ont pas souffert d’insomnie la nuit précédente ou fait la fête jusque tard dans la nuit. C’est ce qu’on appelle la fatigue post-prandiale. Que faire face à cette baisse de régime ?
Un peu de chronobiologie
Avant toute chose, il est important de préciser que le coup de fatigue « post-prandial » est inévitable car il est physiologique. « Nous avons dans notre cerveau des horloges, qui programment tel ou tel paramètre dans notre journée » indique le Dr Michel Tiberge, neurologue et responsable du Centre du sommeil de Toulouse.
« Ainsi, nous avons des rythmes de fatigue et de somnolence qui varient. Ils sont à leur maximum durant la nuit lorsque l’on dort et il y a une seconde programmation après le repas, vers 14 heures ou 14h30. »
« À l’inverse, nous avons une phase d’hyper éveil en tout début de soirée, vers 18 ou 19 heures. En clair, si l’on pique du nez et si l’on n’arrive plus à se concentrer sur notre travail vers 14h, c’est normal. Nous avons besoin de nous reposer et notre organisme nous le rappelle. »
Bien sûr, la fatigue peut varier en fonction de plusieurs facteurs. D’abord, il faut savoir que le phénomène dont on parle ne fait que s’accentuer avec le temps. Ensuite, si le dîner est riche, par exemple, l’envie de s’endormir sera plus importante, car la digestion demande beaucoup d’énergie à l’organisme. La somnolence sera également plus forte s’il fait très chaud.
Il est également intéressant de noter que rien ne nous aidera vraiment à nous sentir plus en forme. « On ressentira cette fatigue même si l’on ne mange pas ou si l’on boit du café », commente le neurologue.
On peut toutefois minimiser les dégâts en veillant à la composition de notre assiette à midi. Rappelons qu’un dîner équilibré doit être composé d’un peu de féculents, de protéines, de légumes et il ne doit pas être trop sucré.
Sieste, le mode d’emploi
Vous l’aurez compris, ce moment de creux vers 14 heures n’invite ni plus ni moins… qu’à la sieste.
Pour remettre les pendules à l’heure, « l’idéal est de dormir pendant une vingtaine de minutes, pas plus. On peut aussi simplement s’isoler et se mettre au calme, sans forcément dormir. On évite de s’allonger mais on s’assied dans un fauteuil confortable, pendant deux à trois minutes, ensuite on repart », conseille Michel Tiberge.
Le médecin rappelle que nous avons des variations de rythmes toutes les 90 minutes. Pour reposer le corps et le cerveau, nous pouvons nous adonner à des « épisodes de sommeil flash », de deux à trois minutes chacun, en nous isolant du bureau.
Si le moment de fatigue survient à d’autres moments, durant la matinée ou vers 16 heures par exemple, « cela peut provenir d’une hypoglycémie, due à un mauvais petit-déjeuner ou à un manque d’alimentation sucrée. Pour y remédier, on peut manger un fruit, ou quelque chose de sucré », indique le Dr Tiberge.
Notre concept de micro-sieste